20e siècle
1902
Le Colored Women’s Club of Montreal
Le premier signe perceptible d’identité communautaire noire fut la fondation, en 1902, du Colored Women’s Club of Montreal (CWCM) dans le quartier Saint-Antoine. Il s'agit du premier effort d'entraide des membres de la communauté noire de Montréal. Le CWCM était aussi le premier club féminin fondé au Canada. Il répondait concrètement aux besoins matériels urgents comme le logement, l’alimentation et l’habillement.
1902
Le terme "Chinatown" apparaît pour la première fois dans un journal
La communauté chinoise est établie à Montréal depuis la fin du 18ième siècle. Cependant, le terme « quartier chinois » apparaît dans La Presse dès 1902 pour désigner la concentration d’établissements cantonais dans l’arrondissement Ville-Marie de Montréal. Il est possible de parler de communauté chinoise vers la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, alors que les Chinois venus pour travailler sur les chemins de fer en Colombie-Britannique commencent à migrer vers l’Est pour fuir le racisme persistant. Cependant, ils font aussi face à du racisme une fois installés à Montréal par des Canadiens blancs et ils ne sont pas considérés comme les bienvenus. De plus, les médias canadiens amplifiaient les stéréotypes envers les communautés chinoises. Ils se sont rassemblés dans une enclave qui allait devenir le quartier chinois, afin de s’entraider et de se protéger mutuellement, entre autres raisons, car ils n'étaient pas les bienvenus ailleurs dans la ville.
1907
L'Union United Church
L'Union United Church of Montreal est la plus ancienne congrégation noire du Canada. Elle a été fondée en 1907 par plusieurs membres de la communauté noire de Montréal, par des gens qui ont connu des conflits raciaux et se sont vu interdire l'accès aux églises entièrement blanches. Le Union United Church fut fondée par un groupe de porteurs antillais à l’emploi du CP, et ce “en raison de l’hostilité des fidèles quand ils allaient prier dans les églises blanches”.
1912
La Chinese Benevolent Association
La Chinese Benevolent Association (CBA) est une association chinoise historique établie dans différentes régions en Amérique du Nord qui rassemble nombre d'importantes communautés chinoises. La clientèle de l'association est composée des immigrants chinois de la fin du 19e siècle et de leurs descendants. L'objectif du CBA était de servir et de protéger les intérêts des Chinois dans la région métropolitaine de Montréal. Historiquement, elle a joué un rôle quasi gouvernemental dans la communauté chinoise.
1919
L'Universal Negro Improvement Association
Le 9 juin 1919 , une division de L’Universal Negro Improvement Association of Canada (UNIA) est fondée à Saint-Antoine par Marcus Garvey, par des membres de la communauté antillaise. Ceci est rendu possible grâce à l'initiative des dirigeants d'une autre organisation noire déjà établie à Montréal. Leur objectif est d'offrir un lieu positif pour exprimer la fierté du patrimoine racial, de l'histoire et de la culture des Noirs ainsi que d’améliorer les conditions de vie des personnes afro-descendantes. Ils font la promotion de l’autonomie et de l’indépendance. Même si les compagnies de chemin de fer étaient le principal employeur de l’époque, les entrepreneurs antillais tentaient de créer une forte base économique noire à Saint-Antoine. Une plaque commémorative est située au 2741, rue Notre-Dame Ouest.
1919
Hôpital Chinois
En 1918, une grave épidémie d’influenza fait ses ravages et la communauté Chinoise y est très vulnérable. Les Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception ouvrent donc un local pour prendre soin de la communauté, mais le ferme en 1919 après la fin de l’épidémie. En 1919, la Chinese Benevolent Association achète une vieille synagogue, au 112, rue De La Gauchetière. Elle souhaite convertir l’édifice en un hôpital chinois permanent, avec davantage d’espace et de ressources. L’administration de l’institution est confiée aux religieuses de l’Immaculée-Conception.
1923
la loi sur l’immigration chinoise
Le 1er juillet 1923, la loi sur l’immigration chinoise est adoptée. La législation interdit l’entrée au Canada de tous immigrants chinois ou de citoyens britanniques d’origine chinoise, excepté les personnes d’affaires, les diplomates et les étudiants. Ce jour est aussi connu sous le nom du « Jour de l’humiliation » pour les Sino-Canadiens. Entre 1923 et 1947, seulement 12 Chinois sont admis au Canada. Cette loi a un impact important sur la démographie des communautés sino-canadiennes, étant donné qu’elle empêche la venue des femmes chinoises au Canada, et donc le renouvellement de la communauté.En 1931, parmi les 46 519 Chinois vivant au Canada, il n'y avait que 3 648 femmes. Cette situation provoqua une séparation forcée des familles et des milliers de Chinois ont dû travailler sans leur compagne et leurs enfants et sans savoir quand ils reverraient leurs familles.
1927
LE Negro Community Center
Le Negro Community Center (NCC) a été créé pour alléger les conditions sociales et économiques et pour promouvoir l'avancement social des noir.es dans le Grand Montréal. Le NCC a commencé son travail en louant des locaux à Saint-Antoine, dans la région connue sous le nom de Petite Bourgogne.
1931
Le Rockhead's Paradise
Le Rockhead's Paradise était un club de jazz situé dans le quartier de la Petite Bourgogne, à Montréal, au 1258 rue St-Antoine Ouest. Ce club a été fondé en 1928 par l'entrepreneur Rufus Rockhead, et est la première boîte de nuit à clientèle noire à Montréal. Ce club a accueilli des grands noms du jazz américain tels que Louis Armstrong, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Lead Belly, Nina Simone, Fats Waller et tant d’autres.
1939
Le cas de Fred Christie
En juillet 1936, Fred Christie et deux amis se rendent à la York Tavern, qui était rattachée au Forum de Montréal, pour une bière. Christie étant noire, les employés refusent de les servir. Christie a alors intenté une action en justice, et son cas a finalement atteint la Cour suprême, qui a statué que la York Tavern était en droit de refuser le service aux personnes en raison de leur race.
1940
Café St-Michel
Dans les années 1940 et 1950, Le Café St-Michel est un important cabaret situé sur la rue de la Montagne. Celui-ci a eu un impact majeur sur l'histoire du jazz de Montréal.
1945
Jour de la victoire
Le 2 septembre 1945, le grand défilé du V-J Day (Victory over Japan Day) se passe sur la rue De La Gauchetière dans le Quartier chinois à Montréal. La capitulation officielle du Japon vient de mettre fin à huit années de guerre éprouvante, guerre commencée en 1937 par une brutale invasion de la Chine. La fin du conflit annonce une ère nouvelle pour tous les Chinois.
1960
Mary Two-Axe Earley
Mary Two-Axe Earley était une aînée de Kanien’kehá: ka (Mohawk). Elle était une activiste des droits de l'homme et militante pour les femmes et les enfants. Elle a joué un rôle important dans les mouvances sociales des femmes canadiennes. Son plaidoyer politique a aidé à la formation d'une coalition d'alliés pour contester les lois discriminatoires contre les femmes autochtones au Canada
1969
Droits de votes à tou.t.e.s les personnes autochtones
Les autochtones et les Premières Nations se voient offrir le droit de vote au moment de la Confédération (1867), mais seulement s'ils renoncent à leurs droits découlant des traités, et à leur statut d'Indien. Ce n'est qu'en 1960, sous la direction du premier ministre John Diefenbaker, que le droit de vote a été étendu, sans condition, à tous les peuples autochtones. Cependant, au Québec, l’adoption de la Loi électorale du Québec de 1915 limite le droit de vote des personnes autochtones. C’est seulement le 2 mai 1969 que le Québec accorde enfin ce droit aux personnes autochtones. Ce sera la dernière province à le faire.
Photos sur cette page
Du haut jusqu'en bas
- Coloured Women’s Club, via Some Missing Pages: The Black Community in the History of Quebec and Canada, unit 6.
- For 75 years the Coloured Women’s Club has served the Community, 1977. Archives de la Ville de Montréal.
- Feature. Chinatown in Montreal, 29 février 1940, BAnQ Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, (06M,P48,S1,P5157), Poirier, Conrad.
- Union United Church is a congregation with open hearts and hands in the heart of downtown Montreal, 3007 Delisle Street, Montréal, Quebec, Canada Jeangagnon, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons
- Année 1920. Deux religieuses posent devant la façade du nouveau local de l’hôpital chinois, au 112, rue de la Gauchetière.Archives des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception. Via Mémoire des Montréalais
- Canadian Illustrated News. (1879, April 26). The Heathen Chinee in British Columbia [C].
- Feature. Negro Community Centre, Mars 1949, BAnQ Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, (06M,P48,S1,P17799), Poirier, Conrad.
- Rockhead's Paradise Cafe Corner St. Antoine and Mountain, BAnQ Rosemont-La-Petite-Patrie. CP 6538 CON.
- News. Chinese Dragon Dance, 9 juillet 1939, BAnQ Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, (06M,P48,S1,P4107), Poirier, Conrad.
- A Montreal quintet at Club St. Michel,1940, Photographed by Jack Marlow,Concordia University Records Management and Archives, P0004-02-73
- Parade. Chinatown Celebrates, 2 septembre 1945, BAnQ Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, (06M,P48,S1,P12333), Poirier, Conrad.
- Parade. Chinatown Celebrates, 2 septembre 1945, BAnQ Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, (06M,P48,S1,P12330), Poirier, Conrad.
- Mary Two-Axe Earley receiving the Governor General's Persons Case Award for contributing to equality for women and girls in Canada. Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3606776
- The House decides in favor of the right to vote for Indians. Image from the article, Indigenous People: A History of Discriminatory Laws Against They, Government of Canada, Law and Government Division. 1987, Wendy Moss et Elaine Gardner-O'Toole.